Cela fait longtemps que je souhaitais évoquer, même avec maladresse -je suis avant tout interprète et plus à l’aise à l’oral-, ces petits moments fugaces d’émotion qui donnent sens à mon choix d’avoir voulu être conteuse.
De cet été, je me souviendrai, le moment où je rangeais mes accessoires après la fête du solstice et où deux petits garçons sont venus me réclamer des étoiles pour faire des voeux. Je fus étonnée et touchée de voir que deux ans après il leur restait ce souvenir…
Je me souviens aussi de la crêche des moussaillons… Une magnifique soirée ! Dès mon arrivée, un chaleureux accueil avec l’accent chantant de Manon. Elle n’a pas tardé à m’aider et bien vite mon décor féerique a trouvé sa place. Ingénieuse idée que celle d’accrocher des champignons dans l’arbre ! Et j’ai adoré les moments où à la nuit tombée avec les plus petits nous avons fait des bulles. C’est beau cette faculté de s’émerveiller que l’on peut lire dans leur regard.
Je me souviens enfin de mon spectacle pirate au château de Vayres… Ah cette petite fille espiègle et sa grand-mère qui, a peine croisées, étaient déjà fidèles et voulaient ne rien manquer du spectacle, arrivant en avance et se plaçant aux premières loges. Ou ce garçon aux grands yeux rieurs qui saisissait la moindre répartie humoristique que je lançais…Et ces petits moments où lorsque l’on fait une pause, l’on ressent cette écoute, cette attention suspendue à ce qui va suivre, et l’on reprend son souffle porté par cette énergie silencieuse et invisible mais ô combien palpable pour le conteur.
Voici retracés quelques moments de présence et de communion que je recueille maladroitement avant qu’ils ne s’effacent…